Je me souviens de ma première fête de Toussaint, celle où la mémoire se forge, un premier novembre de l’année 1949, journée du souvenir et du recueillement où chaque famille va déposer des fleurs sur les tombes des parents disparus.
Ce jour est également la fête du chrysanthème, avec maman nous allions en acheter chez des jardiniers du faubourg qui cultivaient cette fleur uniquement pour cette commémoration. C’était beau une parcelle de fleurs multicolores, des chrysanthèmes lilas , paille, rouge clair et rouge foncé, de loin le carré ressemblait à un endroit où toutes les couleurs flottaient dans l’espace, Il y en avait de simples et de doubles, il y en avait d’unis et de panachés, il y en avait qui ressemblaient à de grandes marguerites dont le blanc laiteux est si doux à l’œil. Pendant que maman choisissait ses fleurs sur pied et les faisait couper, il me plaisait de parcourir les petites allées de ce jardin merveilleux et de contempler la lente ondulation des corolles sous la brise d‘automne.Tournez la page